20 Minutes, Paris, Lundi 23 Septembre 2002



Le gène militant d’Eduardo Kac

Emmanuelle Deleva 

Après son lapin vert fluo génétiquement modifié, Eduardo Kac revient à la Maison européenne de la photographie avec une œuvre troublante, intitulée Genesis. Dans une salle éclairée à la lumière noire, une boîte de Pétri trône sous une épaisse paroi de verre, surplombée par une lampe d’ultra violet et un microscope. A l’intérieur, des bactéries fluo s’agitent. Le visiteur intrigué en observe le contenu projeté sur le mur. L’artiste brésilien traduit en morse un verset de la Genèse, invente un code pour le retranscrire selon les quatre éléments composants l’ADN, avant que le gène mutant ne soit synthétisé dans un laboratoire. Cette installation conçue dans le cadre du festival Art-Outsiders évolue au gré des visiteurs et des internautes, selon les durées d’expositions à la lumière UV. «Cet œuvre présente un paradoxe, prévient Eduardo Kac. Si on décide de ne pas appuyer sur le bouton, on accepte de perpétuer cette domination, et de maintenir un statu quo. Sinon, on change cette notion sans avoir aucune prise sur l’évolution, sans contrôle du résultat. C’est une décision difficile, le visiteur doit s’engager!» Pour ce faire, il a jusqu’au 20 octobre.

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