Le Point - 04/10/02 - N°1568 - Page 123.


Eduardo Kac
Le pape du bioart



Anne-Cécile Sanchez

Jusqu'au 20 octobre, la troisième édition d'@rts outsiders, à la Maison européenne de la photographie, donne à voir les oeuvres de huit artistes du bioart, mouvement salué par Henry Chapier - directeur du lieu - comme une nouvelle Nouvelle Vague. Clou de l'exposition, « Genesis », installation interactive du Brésilien Eduardo Kac, part d'un verset de la Genèse transcrit en morse puis transformé en formule ADN injectée dans une éprouvette de bactéries sur laquelle le spectateur est invité à intervenir via l'Internet.

Professeur à la School of the Art Institute de Chicago, Eduardo Kac est connu en France pour être l'artiste de « l'affaire du lapin vert » : en 2000, en collaboration avec les laboratoires de l'Inra, il crée une petite Alba aux longues oreilles et aux extrémités vert fluorescent, destinée à être exposée au Festival numérique d'Avignon. Le projet capote, et la polémique qui suit fait beaucoup pour la notoriété de Kac, considéré depuis comme l'un des chefs de file du bioart. Un manipulateur du vivant ? Ce littéraire de formation croit plutôt à sa vocation de médiateur, désireux par son oeuvre d'"inciter le public à se poser des questions sur ce qui se passe avec la biologie moléculaire et la génétique, d'ouvrir l'espace d'un débat démocratique". Un communicant plus à l'aise, au fond, avec les symboles qu'avec les équations


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